Acte I
A la campagne, chez le Glaude François.
Le Glaude
Aujourd'hui, c’est vendredi 13. Je vais jouer une grille de loto, chercher un trèfle à quatre feuilles, croiser les doigts toute la journée, et mettre un fer à cheval au-dessus de ma porte.
Mais avant, prions !
Seigneur tout puissant, mon beau seigneur, mon tout grand, mon tout précieux…
Gertrude
Le Glaude !
Le Glaude
Arrr !
Gertrude
Le Glaude, cesse donc tes rêveries ! Le facteur te demande.
Le Glaude
Ah, le facteur… Des lettres ! Oh non, dis-lui qu’aujourd’hui, je suis malade. Il est hors de question que je tombe sur une facture un jour comme celui-ci.
Gertrude
Et bien, va donc lui dire toi-même ! Le voilà qui arrive.
Le Glaude
Oh non...
Au facteur.
Ah, ça ne va pas. Ah, je souffre, je souffre.
Le facteur
Qu’avez-vous donc, Le Glaude ? Vous gémissez ?
Le Glaude
Oui, mon postier, je ne peux vous recevoir, j’ai quelques coliques.
Il lâche un gaz.
Le facteur
Ouh don, qu’avez-vous mangé ? Vindiou ... Ça fouette, ici !
Le Glaude
Oui, partez, partez sinon vous risqueriez de vous asphyxier...
Il lâche un autre gaz.
Le facteur
Oui, je pars.
Le Glaude
La prochaine fois, je mangerai de la soupe aux choux, pour qu’il déguerpisse plus vite que ça !
Le facteur
Oh, excusez-moi, Le Glaude, je reviens car j’avais oublié avec vos... Le principal... Voici pour vous...
Le Glaude
Oh, non, non, non, pas aujourd'hui ! Reprenez cette lettre avec vous, on verra ça demain. Aujourd'hui, ça ne va pas du tout...
Le facteur
Non, demain la poste sera fermée... Nous célébrerons Le Sauveur du village. Je vous laisse votre lettre ici. Vous l’ouvrirez dès que vos intestins iront mieux... Prenez soin de vous, Le Glaude !
Le Glaude
Vade retro satana… Qu’est-ce qu’il a besoin de m’apporter du courrier, on va encore me réclamer des mille et des cents...
Regardant la lettre.
Qu’est-ce donc ça ? Mais, c’est l’écriture de ma fille...
Gertrude, Gertrude, regarde ça !
Gertrude
Elle fait un pas en arrière à cause des odeurs nauséabondes.
Ouch, vindiou, mais que s’est-il passé, ici ?
Le Glaude
Rien, rien, c'est le facteur… Regarde plutôt ça !
Gertrude
Oh, une lettre de notre fille ! Mais, cette lettre est à ton nom. Ouvre-la !
Le Glaude
Il lit à voix haute.
« Mon cher père,
Il me faudrait une dote de deux mille écus, pour me marier.
Votre fille bien aimée,
Clémence »
Hein ? Non mais, lis moi ça, Gertrude !
Gertrude
« Mon cher père. Il me faudrait une dote de... »
Le Glaude
Non mais, quelle fille immonde avons-nous là !
Gertrude
« Deux mille écus, pour me marier. »
Le Glaude
Ahhh ! Arrr !
Un gaz lui échappe.
Gertrude
Oh, Le Glaude, mais… C’est donc bien de toi que viennent ces odeurs...
Le Glaude
C’est que je suis contrarié.
Gertrude
Tu vas te rendre auprès de ta fille, et voir si son futur mari sera un bon époux.
Le Glaude
Quoi ? Et tu veux que je lui donne deux mille écus ?
Gertrude
Va déjà voir ta fille, Le Glaude !
Le Glaude
J’y cours...
Le Glaude part chez sa fille Clémence. Il est suivi discrètement par sa femme, qui se cache dans l’armoire de sa fille pour écouter ce qu’ils se disent.